Le projet pédagogique 2014-2015 des écoles libres du fondamental tournaisien – porter un autre regard sur les personnes ayant un handicap mental (lire nos éditions du 30 septembre) – est né d’une rencontre fortuite de Johan Heleu, ancien directeur des Ursulines, avec Pascal Duquenne, artiste trisomique belge, et son agent, Gilbert Serres, un ancien danseur étoile d’origine niçoise.
Il ne fut pas bien difficile de convaincre Huguette, la maman de Pascal, très active au sein de l’ASBL «Le 8e jour» (lire par ailleurs), de venir à Tournai avec son fils pour témoigner: un handicapé n’est jamais rien d’autre qu’«une personne différente, souvent très sensible et très gentille», ayant des capacités que les autres n’ont pas. «Ils ne nous donnent que de l’amour» dit quelqu‘un dans un documentaire projeté hier à Tournai, dans le cadre du projet pédagogique.
Pascal Duquenne lui-même a mouillé sa chemise pour montrer qu’un handicapé mental peut faire plein de choses. On l’a vu dans un solo de danse expressive sur «The Show must go one» («C’est chaque fois différent car il a une capacité d’improvisation» dit Gilbert Serres, admiratif). Puis on l’a vu jouer de la batterie en accompagnement de Christian et Brigitte Hertsens, deux enseignants/musiciens tournaisiens qui ont interprété des chansons de Yannick Noah et de Zaz. On l’a enfin vu dessiner en direct des personnages à tête oblongue qui sont sa «marque de fabrique». Au passage, on a appris que, chaque année depuis 1980, il ramène des médailles des Special Olympics, en natation notamment…
500 autres enfants devaient avoir droit au même programme ce vendredi. «Je préfère m’adresser aux jeunes qu’aux adultes, nous a dit hier la maman de Pascal. Ce sont les adultes qui inculquent le rejet – «Sale noir», «Sale macaroni» – aux enfants. Ceux-ci ont encore un esprit sain, ouvert, sans carcan. ..»