Les Colibris font leur cirque

LIEU DE VIE
Les Colibris font leur cirque

JULIEN BROQUET

Kain, les P’tits Colibris. Un chapiteau trône à côté de l’établissement scolaire. Un portail surmonté d’une enseigne accueille le visiteur. “Circus Show Georget Family”, en lettres d’or. Ca s’agite dans la cour de récréation où les enfants se familiarisent aux arts du cirque sous l’oeil bienveillant des quelques professionnels qui ont installé leurs caravanes juste à côté.
Institut d’enseignement spécialisé, l’école primaire des Colibris prend en charge des jeunes souffrant d’arriérations mentales légères et de troubles instrumentaux. Ils ont des problèmes de mémoires, de concentration mais des QI normaux, explique le directeur Etienne Espeel. Neuf sur dix sont dégoûtés par l’école en arrivant. On les stimule avec de la logopédie et divers types de projets mais on se rapproche le plus possible d’un programme scolaire. L’objectif étant de les réintégrer au sein d’un enseignement ordinaire, ce qui arrive dans 20% des cas. Trampoline, arts clownesques, saut à la corde. Le tout en piste et en musique. Les enfants s’essaient aux diverses disciplines. L’école a des allures de fête. Et leur permet de prendre confiance en eux. Chacun se bat contre l’absentéisme mais ici, personne ne manque à l’appel.
Un mini zoo, des potagers… Même sans le cirque, les lieux ont quelque chose d’étonnant. Nous nous occupons d’enfants âgés de 6 à 13 ans. Cultiver permet d’apprendre aux petits les saisons et d’inculquer aux plus grands qu’il y a des échéances à respecter. Théâtre, cinéma, concours… Nous ne sommes que projets. Ils sont nécessaires pour permettre de fixer un apprentissage. Pour ouvrir au monde. A la culture aussi.
C’est la première fois que je travaille dans un cirque, lance Dickinson, neuf ans. J’en avais déjà vu à la télé mais je n’y avais jamais mis les pieds, confie plus timidement Kévin. J’aime tout, glisse-t-il, des étincelles dans les yeux, épaté par les prouesses de ses copains.
Le cirque joue son rôle fédérateur. Chacun y trouve sa place. Petits et grands. Frêles ou costauds. Au total, 107 marmots participent depuis lundi à l’aventure. Ils ont donné un coup de main pour le montage du chapiteau. Ils assureront vendredi et samedi une partie du spectacle.
Ce sont les plus petits qui jouent avec les assiettes mais c’est pas facile, explique Jérôme, déjà passionné. Moi, j’ai appris à jongler. Les représentations du week-end permettront à l’établissement de s’intégrer encore davantage dans son quartier. De nous faire connaître, d’échanger. Quand on parle d’enseignement spécialisé, on entend par là, qu’il répond aux besoins de l’enfant. L’image qu’on a de nous ne correspond pas à la réalité. Des voisins sont récemment venus acheter cinq places. C’est déjà une grande victoire.

“Les P’tits Colibris en piste”, samedi à 10 heures. Infos au 069/21.10.19.

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